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Grenié

Brevet n°1014 délivré le 22 janvier 1816.

Amateur de musique, Gabriel Joseph Grenié, né et baptisé à Bordeaux (paroisse Saint-Rémy) le 23 mai 1756 et décédé à Paris le 3 septembre 1837 (inhumé le 5 au cimetière de Montmartre), était jeune lorsqu'il se rendit à Paris, où il occupa des emplois dans des administrations publiques ou particulières jusqu'en 1830. On lui doit l'invention de l'instrument qu'il a appelé orgue expressif.

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- Gab. Jos. Grenié n’a jamais réclamé autre chose que la paternité de l’application de l’anche libre, c’est à dire de l’orgue expressif et non de l’intervention de lames vibrantes, qui ont d’ailleurs leur origine dans le principe de la vulgaire guimbarde. Dès 1798, ainsi que l’a constaté Fétis, Grenié avait fait en présence du Comité d’enseignement du Conservatoire, des essais de comparaison entre tuyaux à anche battante et à anche libre (Biogr. Univer. des musiciens, t IV, p 100, note 1), mais ce n’est qu’en 1810 que le problème (p 234) fut complètement résolu (Description des brevets, t VI, p 61) et soumis à l’appréciation de l’institut et du Conservatoire. L’expression était obtenue à l’aide d’une soufflerie susceptible d’augmenter ou de diminuer la pression de l’air, et donnant par conséquent une plus ou moins grande intensité de son. La pression était primitivement produite par le clavier, Grenié la fit ensuite exercer par deux compresseurs mus par une double pédale, dont chaque partie fonctionnait alternativement. Bien que l’académie ait fait l’accueil le plus flatteur à cette invention (avril 1811), elle n’eut pas tout d’abord le succès qu’elle méritait et qui lui vint par la suite, par une cause bien minime : la vogue de l’accordéon imaginé par Candide Buffet en 1827. L’invention de Grenié a été le point de départ d’une série de perfectionnements qui ont abouti à la création de l’harmonium et donné naissance à une branche importante de la facture. Avant de mourir (3 septembre 1837) Grenié avait fait un élève, Th - Ach Muller (né à Vertus en 1801) qui contribua à parfaire son oeuvre. En 1834, il produisit un orgue expressif à anche libre combiné avec un piano (organo-piano), ayant par conséquent 2 claviers et une soufflerie à pédale, dans lequel il avait substitué aux porte-vent carrés de son maître, des porte-vent cylindriques (médaille de bronze. En 1839, il consolida la rasette de l’anche par une pièce à vis, dont le résultat fut de mieux déterminer la longueur de la partie vibrante et de donner au son plus de pureté. En 1844, ce fut un orgue expressif de voyage (p 235) breveté de l’année précédente (médaille de bronze). A part quelques amélioration de détails, Muller resta fidèle au système de Grenié, c’est à dire à l’anche associée aux boites des tuyaux, bien qu’on fût arrivé (depuis 1839) à s’en priver.

Source : Les facteurs d'instruments de musique - Pierre Constant - 1893

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